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Comprendre la Gestion Passive, les ETF et l'actualité !

Dernière mise à jour : 14 févr.


« Les recettes du passé ne marchent plus et la gestion active qui devait faire la preuve de sa valeur ajoutée par rapport aux ETF (fonds indiciels cotés) dans des marchés agités a déçu les

investisseurs. »

Les Echos, 30 Janvier 2024 : Les sociétés de gestion françaises à la peine en 2023.


En effet, un constat lourd en ce début d’année car les fonds patrimoniaux séduisent de moins en moins. Pour autant, cela ne relance pas le débat entre la gestion active et la gestion passive.


Un ETF est un Exchange Trade Fund, c’est un tracker qui comme son nom l’indique "suit". Mais alors, que suit-il ? Comment cela fonctionne et en quoi cela peut-il être intéressant pour votre épargne ?


Un ETF est d’une certaine manière un panier d’actions ou d’obligations dont les parts sont négociables en bourse. Ils ressemblent à s’y méprendre aux autres fonds d’investissement car ils font partie des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières. Comme tous les OPCVM ils sont soumis au contrôle de l’AMF ainsi qu’aux directives Européennes Undertakings for Collective Investments In Transferable Securities ou UCITS. Ces ETF ont par ailleurs une particularité supplémentaire à savoir qu’ils sont négociables en Bourse. La première caractéristique d’un ETF est l’indice qu’il suit. Il est possible d’avoir un tracker sur l’indice MSCI World comme sur un indice Euronext, ou sur le CAC40.


« Une part d’ETF correspond à un panier d’actions »


Il existe 3 méthodes pour suivre les indices :


  • La réplication physique totale :

La stratégie de gestion, consiste à acheter des actions de l’ensemble des entreprises composant l’indice et ce dans des proportions identiques à celle de l’indice. Quand des sociétés entrent ou sortent de l’indice, mais aussi que leur valorisation change, le gestionnaire adapte son portefeuille d’action en conséquence.


  • La Réplication physique échantillonnée :

Cette méthode est très proche de la précédente. L’ETF suivant cette méthode ne possède qu’une sélection de titres de l’indice, mais en s’assurant que cette sélection reste en permanence représentative de l’indice et de son évolution. C’est régulièrement le cas des ETF ou le nombre de titres à suivre est très important.

  • La réplication synthétique ou swap de performance :

Cette méthode de réplication est plus complexe. Dans cette méthode de réplication, l’ETF possède des actifs non liés à l’indice à suivre mais très liquides et les complète avec un « swap de performance » auprès d’un autre acteur financier (souvent la banque associée à l’émetteur). C’est donc souvent la banque qui s’engage à acheter les titres et à fournir la performance de l’indice à l’ETF. Un bon exemple est l’ETF AMUNDI PEA S&P 500 UCITS ETF dont la contrepartie est chez BNPP.

« Le gros avantage de ce type de de réplication est de pouvoir avoir dans un PEA un ETF suivant un indice non-européen. »


La structure de frais ?


Un des intérets des ETF est qu’il est possible d’aller chercher la performance naturelle du sous-jacent qui le compose d’une manière extrêmement simple. Cette simplicité et donc la transparence de gestion qui en découle constitue un des points forts des ETF. Le client sait précisément quels sont les actions qui composent le fonds. Le second point est au niveau des frais. Aujourd’hui les frais des fonds classiques sont entre 1% et 2% de frais de gestion annuels, là ou un ETF sera plutôt autour de 0.3% avec pour certains ETF des frais en dessous de 0.2%. Cette différence de frais s’explique très facilement par un niveau d’implication de l’équipe de gestion qui est beaucoup plus faible que celle de l’équipe d’un fonds avec une gestion active.

Les risques associés aux ETF ?


Tout investissement comporte des risques, la principale étude Française sur le sujet date de 2017 et provient de l’AMF .


Les principaux risques associés à la détention d’un ETF :

  • Le risque de contrepartie :

Dans le cas des ETF à réplication synthétique, l’ETF est exposé à un risque de défaut de la contrepartie avec ce fameux swap de performance sur l’indice suivi. De plus, certain ETF en réplication physique, ont parfois recours au prêt de titres pour générer des revenus additionnels et accroitre leurs performances.

  • Le risque de décorrélation de l’indice suivi :

Il existe un risque plus spécifique, en effet, l’ETF étant corrélé à un indice peut sous certaines conditions de marché s’écarter fortement de son indice de référence. Comme nous l’explique l’étude de l’AMF, il y a eu en août 2015 un signe fort de faiblesse sur le marché américain des ETF. Durant un pic de volatilité, certains ETF ont coté à des prix aberrants pendant plusieurs minutes. Néanmoins pour reprendre les mots de l’AMF : « Un tel risque est extrêmement limité en France » grâce au mécanisme de protection (circuit breaker) en vigueur sur Euronext Paris : à partir de la dernière VLI calculée, l’entreprise de marché détermine un corridor à l’extérieur duquel une transaction ne peut avoir lieu. Si l’appariement des ordres devait aboutir à une transaction à un prix sortant du corridor, l’ETF entre alors en réservation pour une durée de 30 secondes renouvelables.

La valeur liquidative (VL) correspond à la valeur liquidative en fin de journée qui est la valeur réelle (i.e. le prix) à laquelle s’échangent les parts d’ETF sur le marché́ primaire. La valeur liquidative indicative (VLI) sert quant à elle uniquement de référence à laquelle est comparé le prix coté sur le marché́ secondaire.


  • Le risque de liquidité :

La liquidité d’un ETF reste toujours dépendante de celle du sous-jacent mais aussi de la présence des participants autorisés. Dans des conditions de marchés tendues, la société de gestion peut se trouver dans l’impossibilité de négocier les actifs sous-jacents et alors refuser le rachat de parts.


  • Le risque d’impact des sous-jacents sur l’ETF :

Dans son rapport, l’AMF s’inquiète des risques liés à la liquidité des ETF et du fait que cette liquidité peut être mise à mal en cas de choc sur un sous-jacent de l’ETF. Mais il est aussi possible qu’en cas de rachats massifs ce soit l’ETF qui est un impact sur le sous-jacent. Cela est d’autant plus inquiétant que certain ETF ont des tailles suffisamment significatives par rapport au marché sous-jacent sur lequel ils sont positionné. A titre d’exemple, la part des encours des ETF sur le CAC40 était à 0,6% et donc pas un sujet d’inquiétude.


La conclusion de l’AMF en 2017 est qu’il n’y a pas de risques majeurs sur ce segment des marchés.


Conclusion et stratégie autour des ETF !


Souvenez-vous de l’article du journal Le Revenu, concernant le meilleur placement sur 50 ans paru en 2018. Le bilan de cet article est que les actions avec dividendes ont gagné 7 517% entre 1968 et 2018. C’est donc cette croissance qu’il est possible d’aller chercher avec une bonne allocation d’ETF. La performance d’un indice boursier étant due à la résultante de la position de tous les gérants du marché, autrement dit, avec les ETF il est quasiment garantie d’aller chercher la performance des marchés sur le long voir très long terme.


« Seul 20% des gérants surperforment les marchés »


Quand on sait que l’étude SPIVA nous montre que seul 20% des gérants surperforment les marchés, et que ce ne sont pas forcément les mêmes qui performent années après années, les ETF sont un moyen peu onéreux d’acheter l’indice et donc d’avoir une position plutôt neutre sur le long terme. L’ETF est donc le prix de la neutralité sur son indice.


Cette performance sera tributaire de sa composition et de l’indice qu’il va suivre. Ce choix des indices va donc jouer un rôle capital de la performance mais aussi dans la diversification nécessaire à l’optimisation de son portefeuille tel que décrit par Markowitz dans sa théorie du portefeuille.


Un autre point à prendre en compte est l’application du dispositif : Value for Money. Ce dispositif vise à mettre en place une analyse des fonds afin d’écarter ceux qui présentent un mauvais rapport performance/frais de gestion. C’est un dispositif vertueux qui permettra une meilleure gestion de l’epargne en sanctionnant les fonds trop chers par rapport à leurs résultats. Il reduira donc l'écart de performance entre les deux formes de gestion.


Les ETF sont très adaptés aux investissements de long terme. Ils peuvent prendre facilement place dans un Plan Epargne Action ou un Compte Titre Ordinaire. Plus original, ils peuvent faire la différence sur l’allocation d’un Plan Épargne Retraite. La structure de frais plus faible est alors un avantage. Pour autant, il ne faut pas oublier que cette réplication d’un indice s’accompagne d’une plus grande volatilité lors des phases de baisse. Ce qui est logique car il n’y a pas de gérant pour réagir lors des phases de stress des marchés financiers.

Les articles cités :


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